> Meg Stuart, Lion d’or à Venise, dans de nouveaux territoires La Libre, Guy Duplat, 19.01.18 La chorégraphe américaine, travaillant en Belgique depuis 1994, Meg Stuart, vient de recevoir le Lion d’or de la Biennale danse de Venise pour sa carrière. Un prix déjà attribué aux plus grands: Cunningham, Pina Bausch, Forsythe, Anne Teresa De Keersmaeker. Jeudi soir, elle présentait justement, au Kaaitheater à Bruxelles, son nouveau spectacle 'Celestial Sorrow'. Celui-ci démontrait la justesse de ce prix qui selon le jury, rend hommage à une chorégraphe qui réinvente à chaque fois, une nouvelle langue et une nouvelle méthode. ![]() Sa dernière pièce est un projet d’Europalia Indonésie. Elle avait été mise en contact avec l’artiste indonésien Jompet Kuswidananto dont on a vu une installation au Grand-Hornu. Ensemble, ils ont travaillé à Yogyakarta autour d’un thème commun: comment le passé et ses fantômes peuvent s’inscrire dans les corps, musiques et lumières. Pour l’Indonésien, c’est le souvenir toujours douloureux de la longue dictature Suharto renversée par les étudiants en 1998, et même le souvenir du massacre de millions de communistes en 1965-66. Le résultat est envoûtant, très impressionnant. Les spectateurs sont assis le long des murs. Du plafond, pendent plus de 1000 ampoules formant un ciel étoilé devenant parfois une lumière très crue. ![]() ![]() Une musique obsédante et planante est interprétée life par la DJ japonaise Mieko Suzuki. Trois danseurs, chanteurs, performeurs, créent des atmosphères fortes, parfois bizarres. D’abord une longue méditation chamanisme avec cris, bruits divers, couverture d’or, suivie d’une transe folle, rave, Sacre du printemps sous ecstasy. Ensuite, viennent le chagrin, la douceur des images de nos jeunesses, de mystérieuses figures indonésiennes, et le kitsch en lumières d’une chanson acidulée de Java. Les sons où on retrouve plein de bruits et de respirations, les costumes de Jean-Paul Lespagnard (y compris un manteau en lampes de Noël), les lumières, sont particulièrement soignés. Ce qu’on voit est inspiré par la situation en Indonésie. On y aime les jeux de lumières qui ruissellent sur les camions, les bruits qui se bousculent. Tim of Nazi Germany and had been absolved from its active involvement in Nazi ag- gression and the. Sich kaum mehr westalli- ierte, sondern primär sowjetische Einheiten auf seinem Territorium befanden –, bot sich als. L'incroyable réconciliation franco-allemande, l'avènement d'une Allemagne démocratique, la fin. Inhaltsangabe: Ein kleiner, 11-jähriger Junge hat einen besonderen, besten Freund: Einen richtigen Roboter. Doch leider ist dieser nicht mehr der Jüngste. Inhaltsangabe: Ein kleiner, 11-jähriger Junge hat einen besonderen, besten Freund: Einen richtigen Roboter. Doch leider ist dieser nicht mehr der Jüngste und daher geht er auf die Suche nach Ersatzteilen für seinen Weggefährten. Dabei gerät er in ein ungl. (im Original: Spirou et Fantasio) sind die beiden Hauptfiguren der gleichnamigen frankobelgischen Comic Serie. Die Abenteuer von Spirou und Fantasio gehören zu den erfolgreichsten humoristischen Abenteuer Comics in Europa, vergleichbar mit Tim. Inhaltsangabe: Ein kleiner, 11-jähriger Junge hat einen besonderen, besten Freund: Einen richtigen Roboter. Doch leider ist dieser nicht mehr der Jüngste und daher. Ce sont des manières de s’assurer qu’on est bien sorti de l’obscurité Suharto. Et le chagrin (Sorrow) des chansons tristes renvoie à l’interdiction de celles-ci sous la dictature. S’il y a des passages plus obscurs et expérimentaux, on est souvent emporté, d’abord par le talent extraordinaire des performeuses et 'vocal-acrobat' venues de Berlin (Jule Flierl et Claire Vivianne Sobottke). Meg Stuart démontre à nouveau son talent à prendre de risques et explorer de nouveaux territoires. > Trip à la sauce indonésienne Le Vif, Estelle Spoto, 24.01.18 Dans le cadre d'Europalia Indonesia, la chorégraphe Meg Stuart -à qui vient d'être décerné le Lion d'Or de la prochaine Biennale de Venise pour l'ensemble de sa carrière- offre un trip vers le primordial. Pas de danses traditionnelles ici, mais une performance qui saisit les sens et emmène loin. Avec Celestial Sorrow, la chorégraphe américaine basée à Bruxelles et Berlin Meg Stuart ouvre les portes d'un monde régi par des forces autres que celles de la raison. On y entre, ou on n'y entre pas, mais plusieurs éléments aident à en franchir le seuil. Il y a tout d'abord la lumière, à travers l'installation de l'artiste indonésien Jompet Kuswidananto qui, dans le cadre d'Europalia, vient tout juste de clôturer une exposition au MAC's. Plus d'un millier d'ampoules combinées à des lustres forment une voûte céleste artificielle qui impressionne d'emblée. Combinée au light design de Jan Maertens, cette constellation offre mille variations, d'une clarté aveuglante à l'obscurité totale. Ensuite il y a le son, prégnant, dispensé depuis deux des coins de l'espace par le guitariste indonésien Ikbal Simamora Lubys (autre rencontre sous la bannière d'Europalia) et la DJ et artiste sonore japonaise Mieko Suzuki. La musique enveloppe dès le départ artistes et spectateurs à la manière de vagues de basse lancinantes pour se faire ailleurs advantage percussive et stimuler la danse voire la transe. Les costumes aussi, signés par l'intrépide créateur bruxellois Jean-Paul Lespagnard, qui ne recule devant aucun mélange de styles et aucun imprimé, aident à pénétrer dans une autre dimension. Comme dans cette séquence finale où Gaëtan Rusquet évolue perché sur des chaussures aux semelles triangulaires -pointe vers le bas, base vers le haut, sinon ce serait trop facile. Soutenus par ce contexte hors du commun, les performers -deux filles, Jule Flierl et Claire Vivianne Sobottke complètent l'équipe- se donnent corps et âme, usant genoux et cordes vocales, à travers différents tableaux. Ils tournent comme de lentes toupies en explorant les possibilités du langage non articulé, se roulent dans une couverture qui aurait été tricotée avec des guirlandes de Noël dorées, décrivent verbalement dans le noir des images plus mentales que réelles avant de former une procession accessoirisée de gadgets lumineux ultra kitsch, avec un hypnotique manteau autoéclairant multicolore. Hétéroclite et semé d'humour, l'ensemble laisse surgir pour celui qui veut s'y perdre un monde oublié, en deçà, au-delà du quotidien. Invisible mais bien là. > D'huile et d'eau Mouvement, Sylvia Botella, 30.01.18 Libres de toute allégeance, la chorégraphe américaine Meg Stuart (Lion d’or de la Biennale de danse de Venise 2018) et l’artiste visuel indonésien Jompet Kuswidananto livrent une oeuvre hors genre: Celestial Sorrow. Ils y célèbrent la beauté du trouble et des contradictions qui s’étreignent sans se fondre l’une dans l’autre, comme deux liquides non miscibles. C’est sans doute à partir de son expérience qu’il faut lire la dernière création Celestial Sorrow de Meg Stuart et de Jompet Kuswidananto. Mais pour cela, il faut un principe: faire confiance à la singularité de ses émotions, à leur valeur, plutôt que de les ignorer. Il suffit de regarder la scène-séquence d’ouverture pour s’en convaincre: on ressent déjà un étourdissement, un vertige, une transe dans ‘l’happening’ moins ritualisé que ritualiste. Parce que la danse s’inscrit dans un présent infini, parce qu’il y a des hétérogénéités, parce que le corps se détache sous l’effet d’une métamorphose, parce que le danseur (Jule Flierl, Gaëtan Rusquet ou Claire Vivianne Sobottke) semble surtout dansé, hanté sous ‘la voute céleste’ (installation) de Jompet Kuswidananto qui ravit autant qu’elle inquiète. Souvent un son guttural ou un geste physique est là alors qu’il ne le devrait pas, comme une bouffée de souvenirs, de sentiments ou de traumas. La beauté incompréhensible de Celestial Sorrow nous détourne de la simple narration. Notre regard est toujours saisi par autre chose. D’où le trouble irrésolu face à ce qui voudrait tout dire au même instant, ou s’évaporerait au profit d’une multitude de petits mouvements presque imperceptibles. Mais ce qui fascine, ce n’est pas tant le trouble lui-même que la forme de jouissance qu’il provoque, liée à un trop plein, voire à une contradiction. Et l’intelligence de Meg Stuart est d’associer cette jouissance à un différentiel de musique (Mieko Suzuki, Ikbal Simamora Lubys), à l’onirisme d’un différentiel de lumière (Jan Maertens), à une dissimulation ou une revelation soudaine d’une partie du corps grâce à un vêtement (Jean-Paul Lespagnard). Pourquoi certaines images plus que d’autres nous rendent transis? Celles où les corps comme collés l’un à l’autre, érotisés, se défont. Celles où le performeur, les bras levés, comme relié au cosmos, ondule en proie à la transe. Il y a, qu’on le veuille ou non, une forme de beauté dans cette part obscure. C’est même un mystère non résolu jusqu’à la cécité peut-être. Quelque chose échappe inlassablement en s’exaltant dans l’étreinte des contraires. C’est étrangement, autant l’un que l’autre: Meg Stuart et Jompet Kuswidananto, l’Indonésie et l’Occident, la noirceur et la lumière, le conscient et l’inconscient, la nature et l’art ou l’humain et le cosmos. « Un médium nous a dit que Celestial Sorrow lui faisait penser à de l’huile et de l’eau, » raconte Gaétan Rusquet. « Et que c’était très bien que les divers éléments restent disparates, qu’ils ne se mélangent pas. » Dans Celestial Sorrow, la danse est portée par une quête infinie. Elle bouleverse par un mélange de déterritorialisation foncière et scandaleuse, de transcendance aigüe des identités (aux nuances queer) et de célébration de la communauté créant une forme expérimentatrice affolante qui n’est jamais pourtant disjointe des réalités concrètes. Au détour de la chanson Hanti yang luka de Betharia Sonata, dans le détail d’une petite forme presque opératique (la parade d’un camion miniature), l’histoire de l’Indonésie rejaillit. « En Indonésie, la chanson Hanti yang luka a été interdite sous la dictature parce qu’elle était trop triste », explique Gaëtan Rusquet. « Elle traite des violences faites aux femmes. Sous la dictature, il n’y avait pas de place pour la tristesse, ni la douleur. Aujourd’hui, la reprendre dans Celestial Sorrow, c’est lui donner un espace de liberté ». Ici, les paroles de Hanti yang luka brise les dernières résistances et entraine tout le monde dans son sillage scintillant, de pure lumière, comme aspiré par un désir très naïf d’idéal. Le magnétisme, Celestial Sorrow en donne la figure la plus poétique: dans un dernier plan, quelques gestes furtifs de l’homme-paon suffisent à balayer d’un revers ce qui a eu lieu et à réinvestir l’ordinaire avant peut-être de redevenir un fauteur de trouble. Lorsque se rallument plein feux les lumières de Celestial Sorrow, on ne peut que se dire: c’est exactement ça que je veux voir sur un plateau, une oeuvre hors genres. Celestial Sorrow de Meg Stuart et Jompet Kuswidananto, c’est l’aura du geste qui relie l’homme de façons multiples à l’univers et définitivement à lui-même. > Of oil and water Mouvement, Sylvia Botella, 30.01.18 The independent American choreographer Meg Stuart (2018 Golden Lion of the Biennale di Venezia / Dance) and Indonesian visual artist Jompet Kuswidananto joined forces to create a work, titled Celestial Sorrow, making up their own rules as they went along. In it they celebrate the beauty of turmoil and of contradictions which meet but never mix, like two immiscible liquids. Spectators should probably rely on their experience to interpret Celestial Sorrow, a collaboration between Meg Stuart and Jompet Kuswidananto. But to do this, you need a basic principle: you need to trust the singularity of your emotions and their value rather than ignore them. To be convinced of this principle, all the spectator must do is look at the opening scene-sequence: it is dizzying, causing the spectator to feel vertigo, a trance in a ‘happening’, that is ritualistic rather than ritualised. Because here dance is part and parcel of an infinite present, because heterogeneities exist, because the body breaks free as a result of a transformation, because the dancer (Jule Flierl, Gaëtan Rusquet or Claire Vivianne Sobottke) mainly seems to be danced, haunted as he or she is, when moving under ‘the celestial vault’ (the installation that Jompet Kuswidananto created), which is beautiful and fear-inspiring in equal measure. Often a guttural sound or a gesture pops up where it is least expected, like memories, feelings or traumas that surge to the surface. Celestial Sorrow’s incomprehensible beauty solidly steers us away from mere narration. Our gaze is always captured by something else. Hence the unresolved turmoil the spectator experiences, when confronted with an individual who wants to express everything at the same time, or that evaporates to make way for a multitude of almost imperceptible small movements The turmoil in itself is not fascinating but the pleasure that it provokes, linked to excessive emotions, even to a contradiction. Meg Stuart’s intelligence is apparent in the association of this pleasure with music (Mieko Suzuki, Ikbal Simamora Lubys), with dreamy light (Jan Maertens), with a sudden dissimulation or exposure of part of the body thanks to the costumes (Jean-Paul Lespagnard). So why do some images make more of an impression on us than others? Those in which the eroticised bodies seem glued to each other only to break away. Those in which the performer, arms raised as if connected with the whole of the universe, undulates in a trance. Whether you like it or not, there is something beautiful about this darkness. The mystery will remain unresolved, until blindness sets in perhaps. Something inexorably breaks free, rising out above the meeting of these contradictions. Oddly enough it is both one and the other: Meg Stuart and Jompet Kuswidananto, Indonesia and the West, darkness and light, consciousness and the unconscious, nature and art, humanity and the universe. ‘A medium told us that Celestial Sorrow reminded him of oil and water’, says Gaëtan Rusquet. ‘And that it was a good thing that the various elements remained separate, that they were never mixed’. In Celestial Sorrow, the choreography is inspired by an endless quest. It shocks because of the combination of profound and scandalous deterritorialisation, with a heightened transcendence of identities (with queer nuances) and a community in celebration, that has created a scary form of experimentation, which, however, is never dissociated from the specific realities. The history of Indonesia is suddenly referenced, in a song called Hanti yang luka by Betharia Sonata, in the detail of a minor almost operatic form (the parade of a miniature truck). ‘In Indonesia the dictatorship banned the song Hanti yang luka because it was deemed too sad’, Gaëtan Rusquet explains. ‘It refers to the violence against women. Under the dictatorship there was no place for sadness or pain. By performing it as part of Celestial Sorrow, we have given this song a place to exist, to be free.’ Here the lyrics of Hanti yang luka break down the last resistance, dragging everyone along in its scintillating wake, in the purest of light, as if drawn in by a very naïve desire for an exalted ideal. In Celestial Sorrow magnetism appears in its most poetic form: in the last scene, a few furtive gestures by a peacock-man makes us forget everything that happened, marking a return to order, before the confusion begins again perhaps. When the lights of Celestial Sorrow are switched on again, in all their harshness, all you can say is: this is exactly what I wanted to see on stage, a work like no other. Celestial Sorrow by Meg Stuart and Jompet Kuswidananto is all about the aura of a gesture that connects man with the universe, and finally with himself, in a multitude of ways. > Jury report 'het Theaterfestival 2017': Infini 1-15 by Decoratelier In recent years, visual artist has risen to prominence with ingenious site-specific installations, performances, seating tribunes and sets for artists such as Meg Stuart and Claire Croizé. In he steps out of the public space and into the large ‘box’ of the theatre. And rather than storming and conquering the surroundings, as you might expect from a young artist, Wouters negotiates the existing infrastructure with great intelligence. Inspired by the spectacles des machines of the eighteenth-century scenographer Giovanni Servandoni, he invited fourteen writers, theatre producers, choreographers and architects to create an infini: an interpretation of the painted backdrops that were once raised and lowered to lend depth to each new scene. Wouters reinvigorates this historic technique. The shape of INFINI 1-15 cannot be seen: a performance with just sets, one might imagine. Crafted in Wouters’ Decoratelier, these pieces of scenery are both impressive and enchanting, even when at their most minimal. They fully succeed in turning the theatre into an imagination machine. For over four hours, and from the one seat, you journey through time and space: from dead-end Palestinian tunnels and the office of the European border guard agency, Frontex, to a pitch-black room. The theatre as a black cube, from which everything and nothing might arise. INFINI 1-15 lends porosity to the boundaries between craftsmanship, art and scenography. Drawing on his vast knowledge and respect for theatre history, Wouters considers the future of the institute. In so doing, he incidentally proves that younger creators are unafraid of big auditoriums, as is often claimed. Furthermore, he is dismissive of the big messages presupposed by large auditoriums and reclaims the theatre as a studio, with space for experimentation. This thoughtful reflection on the theatre itself was greatly appreciated by the jury. INFINI 1-15 not only researches which (utopian) landscapes we ought to depict in today’s theatre, but also the very act of looking. How can we rethink the central perspective of the classical theatre into an era in which nobody appears to be looking through the same glasses? Wouters shares his space with a wide range of up-and-coming international artists. It typifies the cooperative spirit of a generation of theatre-makers who don’t privilege their own ego and elevate the spirit of collaboration into their new credo. Instead of one perspective, you gain a kaleidoscopic view of the world. The outlook is nothing less than infinite. A performance as an unparalleled gesture. Correspondents: Anna Rispoli, Arkadi Zaides, Begüm Erciyas, Benny Claessens, Chris Keulemans, Jisun Kim, Jozef Wouters, Michiel Soete, Michiel Vandevelde, Rebekka de Wit, Remah Jabr, Rodrigo Sobarzo, Sis Matthé, Thomas Bellinck, Wim Cuyvers INFINI 1-15 was presented May 2016 at the main auditorium of the Brussels City Theatre (KVS) during the Kunstenfestivaldesarts. > Meg Stuart: Der wüste Schatz einer verlorenen Jägerin Helmut Ploebst, der Standard, 21.04.17 Die belgisch-deutsche Choreografin und Tänzerin begeisterte mit ihrem finster funkelnden, autobiografisch angelegten Solostück 'Hunter' von 2014 im Tanzquartier Wien. Wien – Sie sind immer da, all die Bilder, Geschichten und Blessuren des eigenen Lebens – irgendwo im Gedächtnis bei Körpertemperatur mehr oder weniger gut aufgehoben. Diese Last hat die belgisch-deutsche Choreografin Meg Stuart, geboren 1965 in New Orleans, dazu getrieben, die Schränke ihrer Vergangenheit aufzureißen und eine Unmenge an herausstürzenden Schätzen vor sich herzujagen. In dem beinahe zweistündigen Solowerk Hunter (2014), das gerade im Tanzquartier Wien zu sehen war, hat sie die Spuren dieser Hatz protokolliert. Als normale autobiografische Arbeit geht Hunter keinesfalls durch. Denn Stuarts choreografisches Jagdprotokoll ist geknittert, zerschnitten, überzeichnet und neu zusammengeklebt. So hat die Künstlerin aus Hunter eine Darstellung ihres unordentlichen Gedächtnisses gemacht. Im Mittelpunkt des Stücks stehen ausgedehnte Tanzpassagen, die zeigen, wie Stuart von der Jägerin zur Gejagten wird. Das stürzende Material hat sich gegen die Tänzerin gewendet, ist durch ihren Körper gefahren und hat diesen mitgerissen, seine Gestalt verformt, sie zu ihrer Marionette gemacht und schlussendlich ihren Widerstand provoziert. Verloren in bunten Weiten Im Stück hat sie wieder die volle Kontrolle. Doch ihrem Tanz ist zu entnehmen, wie hart dieser Kampf gewesen sein muss – auch wenn Meg Stuart zu Beginn von Hunter noch harmlos an einem Tisch bastelt. Was da passiert, ist in einer Videoprojektion zu beobachten. Lnmitten eines gespinsthaften Gestells (Bühne: Barbara Ehnes) schneidet sie Fotos aus, baut eine kleine Installation, fackelt darin Papier ab, steht auf und tanzt zu einer Musik-Sound-Stimmen-Collage von Vincent Malstaf, die Stuarts Protokoll einen rastlosen Raum gibt. Stimmen – von Stuarts Eltern, Bruder, Mitarbeitern -, Songs und elektronische Atmosphärenverstärker schnalzen aus Malstafs Soundmischer und -häcksler. Etwa in der Mitte des Stücks zieht Stuart einen riesigen, ausgestopften Mantel über, in dessen bunten Weiten sie sich verliert. Erst nach erfolgter Selbstbefreiung spricht die Choreografin selbst und live. Ein unerwünschtes Geschenk Sie erzählt unter anderem vom Laientheater ihres Vaters, in dem so grottenschlecht gespielt wurde, dass es ihr als Kind buchstäblich die Sprache verschlug. Oder, wie sie als Jugendliche ihren Hund, den sie auf den Namen Anonymous getauft hatte, verwildern ließ. 'Ich weiß nicht, warum alle Yoko Ono hassen', sagt sie später. Dann singt sie zur Einspielung von Yoko Onos Revelations und lässt den betulichen Song – 'Bless you for what you are' – in grandioser Kakophonie einen hässlichen Tod sterben. Kunst sei so etwas wie ein unerwünschtes Geschenk, mit dem man irgendwie leben müsse, hat sie zuvor geätzt. Immer wieder steuert Stuart ihren Körper durch Film-, Foto- und Videoprojektionen (Chris Kondek), die zwischen Familienidyllen oder Landschaftsaufnahmen auf Super 8 und Experimentalfilm-Bildstörfeuer wechseln. Am Ende wird alles gelöscht, die Bilder, der Lärm, die Bewegung und das Licht. Hunter ist ein Schatz von finsterer Brillanz. > Statt Werkstatt Dramaturg Jeroen Peeters für Ruhrtriennale Zeitung, 06.17 „Das Theater ist ein wunderbarer Ort zum Träumen“, sagt Meg Stuart in ihrer Soloaufführung „Hunter“, die vor drei Jahren herauskam, um gleich etwas ironisch fortzufahren: „Stell dir vor, dieser Ort wäre nicht immer ein Theater.“ Nicht immer ein Theater. Zuvor hatte Meg Stuart bereits von Online-Kreativität gesprochen als Vorbild für andere Formen von Wirklichkeit; von der rigiden Natur der Architektur und des Stadtbilds, die nur eine einzige Funktion haben; von Leuten, deren Wege sich in der U-Bahn oder im Supermarkt kreuzen, die sich aber nicht wirklich begegnen. „Stell dir vor, dieses Theater wäre ein Ort, wo die Leute einmal im Monat Blut spenden. Oder wo Menschen zusammenkommen, um gemeinsam all ihre Ikea-Möbel zu verbrennen, in einer Art von rituellem Statement. Ganz verschiedene Aktionen.“ Ich erinnere mich, wie stark das Publikum auf diesen Vorschlag reagierte, sich sein Theater anders vorzustellen, und wie die Menschen im Foyer nach der Vorstellung ihre eigenen Ideen diskutierten. Vielleicht war das der erste Funke: ein kollektiver Traum, der aus dem Theater hinausfloss und sich langsam verbreitete, getragen von all den Anwesenden. Wie stellen wir uns Theater und andere Kunsträume heute und morgen vor? Wie gestalten wir diese Begegnungsstätten, diese Laboratorien unseres Zusammenlebens? Während der vergangenen Jahre sind diese Fragen in unseren Gesprächen immer wieder aufgetaucht – mit der Choreografin Meg Stuart und dem Bühnenbildner Jozef Wouters und mit vielen anderen, die nun an „Projecting [Space[“ mitarbeiteten. Einen Monat lang wird die Theatergruppe Damaged Goods vor Ort in der Zentralwerkstatt Lohberg in Dinslaken arbeiten und diese verwandeln in einen Raum, eine Umgebung für Vorstellungskraft und für Experimente mit kollektiven Praktiken der Begegnung und der Produktion – und wo diese Aktivitäten auch mit anderen geteilt werden sollen. Bei Durchsicht meiner Notizen fällt mir auf, wie oft während der ersten Probenphasen auf Hitze Bezug genommen wurde. Wir haben zugegebenermaßen viel Zeit in kalten Industriegebäuden verbracht, aber die Umwandlung von Energie wurde auch ein eigenes Recherchethema, zu dem wir viel gesammelt haben, um damit das schwelende Lagerfeuer, das so ein Probenprozess ist, anzufeuern. Jozef Wouters, der sich schon immer für die Schönheit prekärer Strukturen interessiert hat, fand dieses Bild dafür: „Für mich ist der Sinn eines Lagerfeuers, dass man etwas aufbaut, das man vorhat zu verbrennen – es muss nicht stabil sein oder Jahre halten. Etwas anzuzünden bedeutet, es zu konsumieren, es zu verbrauchen. Das hat einen hedonistischen Aspekt. Je länger das Feuer brennt, desto unsichtbarer und kleiner wird die Konstruktion, und dann wird auch die Gruppe von Leuten, die darum herumsitzen, kleiner, bis alle zusammenhocken und Stockbrot essen.“ Bei den Proben diskutierten wir den Einfluss von Energiequellen auf kulturelle Produktion. Nicht so sehr von Holz und Kohle, sondern von dem, was Körper dazu antreibt zu tanzen, wahrzunehmen, zu beobachten. „Wie steht es um die Energie von Heilpraktiken? Oder die Hitze einer großen Anzahl von Körpern bei einer Rave-Party? Wie können wir die Energie des Publikums steigern? Ist Empfindsamkeit eine Energiequelle? Und Fiktion?“ Man stelle sich eine Gruppe von hochsensiblen Körpern vor, die eine ehemalige Bergwerksfabrik betreten. Was passiert, wenn diese Körper sanft über einen Betonboden streifen? Würden sie dadurch ortsbezogen? Die Bedingungen von Material und Raum würden zu Partnern in dieser Begegnung von unterschiedlichen Oberflächen und Begehrlichkeiten – menschliche Körper, Maschinen, Holz, Stein und Stoff, ferner Stadtlärm oder ein Lichtstrahl. Vielleicht würde sie sich zeigen in abstrakten Linien oder in langsamen Tänzen im Gleichschritt. Oder vielleicht in anrührender Aufmerksamkeit für die kleinsten Teilchen, wenn jemand eine Handvoll Staub durch den Raum pustet. Was würden diese Begegnungen uns über die Umwandlung von Energie sagen, und über Beziehungen der Fürsorge? Übersetzung: Alexa Nieschlag. > 'Projecting Space' bei der Ruhrtriennale: Mission mit Zweifeln Nicole Strecker, Deutschlandfunk, 02.09.17 Ihr Thema ist der traumatisierte Körper. Bei der Ruhrtriennale fragt die Choreographin Meg Stuart nun nach der zerstörerischen Rolle des Menschen in der Geschichte. In der stillgelegten Zechenruine Lohberg in Dinslaken schaffen ihre Tänzer Bilder von großer Wucht – mal Scherz, mal Schrecken. Wer ein guter Ruhrtriennale-Künstler sein will, pflanzt nicht einfach eine Bühnenproduktion in eine der schnieke restaurierten Industriehallen des Ruhrgebiets, die mit dekorativ verrosteten Maschinengiganten von der alten dreckigen Kohlenförderzeit künden wie ein schöner-Wohnen-Magazin. Nein, ein guter Ruhrtriennale-Künstler erschließt eine echt-verwahrloste Industriebrache neu und watet gemeinsam mit seinem Publikum durch Pfützen und Geröll. Und zu wem passt das Kaputte, Schäbige besser als zu Choreografin Meg Stuart und ihrer Kompanie mit dem allessagenden Namen 'Damaged Goods', beschädigte Ware? Sie schickt ihre Tänzer nun los als seien sie ein Trüppchen Aliens und lässt sie die längst verlassene Werkstatt der Zeche Lohberg erobern. Es beginnt draußen. Auftritt eines Gabelstaplers und eines Baggers. Auf dessen Schaufel baumelt jeweils ein Tänzer. Die schweren Maschinen heben mit behutsamer Langsamkeit die schlaffen Körper in die Luft, als hätten sie sie geborgen. Anrührend ist das, und komisch. Der Mensch – ein Fremdkörper. Und wie Fremde von einem anderen Stern werden die Tänzer danach in der 2000 Quadratmeter großen Halle mit dem Publikum Kontakt aufnehmen. In Stuart-typischen, absichtsvoll unvorteilhaft geschnittenen Silber-Glitzer-Outfits strecken sie den Zuschauern ihre Hände entgegen, legen - ein bisschen wie ET - Fingerspitzen auf Fingerspitzen zum freundlichen Erstkontakt, während doch zugleich der Sound von Vincent Malstaf und Klaus Janek zum unheilvollen Dröhnen anschwillt und in einer Ecke der Halle eine riesige Gummireifen-Schaukel bedrohlich kreiselt wie auf einem Horrorspielplatz. 'Projecting Space' - jeder Raum, den der Mensch in seiner Geschichte betreten hat, den hat er auch verändert, nicht selten zerstört, mindestens aber zivilisiert. So unterteilt Bühnenbildner Jozef Wouters die ramponierte Riesen-Halle mit einem meterlangen Regalsystem, als wolle er kleinteilige Ordnung in die einschüchternde Weitläufigkeit des Raumes bringen. Die Tänzer klettern darin mit affengleichem Wagemut in schwindelnde Höhen. Sie knubbeln sich zum ekstatischen Pogodancing. Und was erst nach Spaß aussieht, wird immer ruppiger bis sich schließlich die Bilder der Duisburger Loveparade aufdrängen, als die Menschen aus der lebensbedrohlichen Enge verzweifelt nach oben zu klettern versuchten. Raumnot, Raumnahme, Raumvisionen. Meg Stuart umkreist in ihrer grandiosen Tanzperformance das Assoziationsfeld mit Bildern, die immer verstörend widersprüchlich bleiben, immer trügerisch vom Scherz in den Schrecken und wieder zurückkippen. Hier geht es um mehr als eine getanzte Architektur-Annexion. Hier verwirbeln sich Evolution, Historie und Science-Fiction, und vor allem geht es um den Zustand unserer Zeit. So dräuen natürlich auch die weltweiten Migrationsbewegungen, dräut die Flüchtlingsdebatte im konzeptuellen Hintergrund. Dann tanzen etwa die Performer in Soli mit solcher Dringlichkeit das Publikum an, als wollten sie von ihrer persönlichen Geschichte erzählen. Doch ihre eigenartigen Gestenfolgen kann niemand verstehen. Das interkulturelle Kommunikationsdefizit als peinigende Chaos-Choreografie. Hospitalisierende Bewegungsloops, zum Schrei aufgerissene Münder, Krallenhände, Zuckungen. Ein Grauen echot in den Körpern dieser Fremden, das unbegreiflich bleibt, und der Zuschauer nur ein hilfloser Katastrophen-Voyeur. Das konnte Meg Stuart schon immer überragend gut, und die Wucht dieser Szenen wird nicht mal dadurch gemildert, dass aufs Trauma die Therapie folgt: In einer langen Sequenz exerziert Meg Stuart ihr Repertoire an Antidepressiva kunstvoll durch - vom Urschrei über die kollektive Tai-Chi-Versenkung bis zum kunsttherapeutischen Herumpusten mit rosa Kreidestaub; so penetrant paradiesisch, dass es fast schon wieder ironisch wird. Es gilt die Menschheit nicht nur zu richten, sondern auch zu retten – wirklich? In dieser clever-ungeheuren Arbeit von Meg Stuart eben doch eine Mission mit Zweifel. > Ruhrtriennale: Projecting [Space[ überzeugt in Dinslaken Bettina Schack, NRZ, 01.09.17 Meg Stuart erschafft im Rahmen der Ruhrtriennale in Zentalwerkstatt bewegte Kunst-Installationen aus Orten und Kulissen, Tänzern und Zuschauern. Ein Bagger dreht sich um seine eigene Achse, der Mensch auf der ausgefahrenen Schaufel scheint ihn zu umkreisen wie der Mond, der über diesem Szenario scheint, die Erde umkreist. Etwas weiter auf der Brache zwischen Lohbergkorso und Grubengas-BHKW tanzen ein junger Mann und ein Gabelstapler in Zeitlupe ein Pas de deux. Dazwischen fährt ein Paar in Badekleidung Mountainbike. 150 Besucher der diesjährigen Ruhrtriennalen-Premiere in Lohberg stehen und sitzen zwischen der Stahl und Holzkonstruktion, die Jozef Wouters vor den Eingang zur Zentalwerkstatt gebaut hat und lassen die surrealen Bilder auf sich wirken. Kein klassisches Tanztheater sondern Körper kinetischer Kunstinstallationen Meg Stuart hat mit Projecting [Space[ kein klassisches Tanztheaterstück geschaffen, sondern lässt die Mitglieder ihrer Tanzkompanie Damaged Goods in Interaktion mit dem gegebenen und den Wouters geschaffenen Räumen, mit vor Ort erzeugten und gesampelten Klängen zu beweglichen Körpern kinetischer Kunstinstallationen werden. Dazu gehört es, sich zu organischen Figuren in endlosen Regalen in der Zentralwerkstatt zu verdichten ebenso wie die eigenen Hände und deren Beweglichkeit und Kraft als vom Ich losgelöste Macht zu erleben – mit aller Verzweiflung, mit der ein Mensch auf diese Losgelöstheit des eigenen Körpers vom Ich in krampfhaften Zuckungen und panischer Miene reagieren kann. In einigen Szenen gibt es Längen Zwei Stunden dauert Projecting [Space[, in einigen Szenen gibt es Längen, zumal die Bewegungen rauh und oft unausgeformt bleiben, das spürbare tänzerische Potenzial nicht für künstlich ästhetisierte Bewegungsabläufe genutzt wird. Aber es gibt poetische Momente und Bilder wie den Fallschirm-„Flug“ entlang eines riesigen Vorhangs mit Himmelsmotiv, die rosa Wolken, in denen die Darsteller von Luft und Erde träumen, der Duft des Kaffeepulvers, aus dem sie archaische (oder futuristische, wer mag das zu deuten) Zeichen auf den Boden der Zentralwerkstatt streuen. Herausragendes Merkmal: Einbeziehung des Publikums Herausragendes Merkmal von Projecting [Space[ aber ist die Einbeziehung des Publikums in alle Aspekte der Inszenierung. Die 150 Zuschauer erkunden mit dem Ensemble die Spiel-Räume der Zentralwerkstatt, von den erwähnten Regalen bis zur kompletten Holzarena. Sie durchmessen den Raum, bleiben wie die Tänzer in Bewegung, werden von diesen sogar aufgefordert, mitzumachen. Wer beobachtet wen? Die Grenzen verschwimmen. Beeindruckend der Schluss, in dem das Ensemble einschließlich Choreographin Meg Stuart zu einer Klangcollage tanzt, die nicht nur von der Sängerin und Tänzerin Mariana Tengner Barros und ihren Partnern geflüstert, gesungen und geschrien wird, sondern für die auch Laut-Ideen des Publikums gesampelt werden. Und zum Schluss trifft man sich ganz entspannt draußen am Lagerfeuer zu langem, warmen Applaus.
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Marzo 2018
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